Un peu (beaucoup ?) de l’histoire...

Ici à Castanhal ou « Castagnal », hier le lieu-dit "Noyer", aujourd'hui le n°1 route de la Forêt, sur les côteaux Nord de Casseneuil vers St Pastour et Monbahus, c'est la 4ème génération qui reprend les terres familiales en ce début de 21ème siècle. 

Urbain Giraudeau est arrivé dans les années 1920, il y a épousé Marthe Constant, enfant du pays. Leur fille Jeanine épouse à son tour le futur repreneur des années 1950, Robert Gipoulou. Bien que mieux outillés que leurs parents, ils mènent comme eux leur vie de paysans dans un système de polyculture-élevage où chaque élément a une fonction, entre dans une économie circulaire nourricière et cultive de très nombreux savoir-faire. Ils inventent leurs outils, mangent la viande de leurs élevages (ou du gibier), leurs légumes, leurs fruits, boivent leur propre fermentation de raisin joyeusement récolté en partenariat avec les voisins....

Leurs 2 filles Sabine et Claudette s'orientent ailleurs et au départ en retraite de Jeanine et Robert dans les années 1990, leurs petites-filles sont encore bien jeunes. Alors les terres sont plantées de pérennes. Et quand en 2019, la vie annonce que c'est le moment, la petite-fille Annelaure et son conjoint Frank Miessen décident de défricher, rénover et d'enfin mener à bien un projet  qui couve de longue date : la paysannerie-boulange. 

C'est ainsi qu'en 2020 à l'installation de Frank, 11ha entrent en rotation de grandes cultures et en conversion biologique, le tout-début.  

Le four à chauffe directe de 2 mètres de diamètre est bâti, et bien des chantiers plus tard, le fournil du bord de route voit le jour en 2021 en lieu et place de la volière où Jeanine gavait jadis les canards.  

À l'été 21, un moulin de type Astrié arrive sur la ferme et petit à petit, c'est près de 200kg de grains qui passent entre les meules de granit chaque semaine, pour proposer pains et gâteaux toujours issus de farines fraîches et bios.

Des vergers des grands-parents, il reste des arbres à entretenir et revigorer. Seuls les noyers semblent en bonne santé relative, mais les aléas printaniers et sécheresses consécutives de 2022 et 2023 ont fortement impactés leur production. Un plan de plantations diversifiées est en action, il se fait lui aussi comme la mise à fruits, petit à petit ! Et si le climat ne se fâche pas trop fort.... 

Depuis 2017, Annelaure entretenait la dernière ruche de Robert. En 2022 soutenue et accompagnée par le réseau du Rucher-école du 47, elle augmente le cheptel. Aujourd'hui une petite dizaine de colonies fournissent un miel qui régale vos papilles dans les préparations du fournil....

Au 1er janvier 2023, un G.A.E.C. est créé pour porter à son tour l'installation d'Annelaure. Aujourd'hui en 2024 la rotation de grandes cultures couvre une vingtaine d'hectares et porte des blés anciens*, des seigles, des tournesols, du petit épeautre, des orges, un peu de sarrazin, beaucoup de luzernes et de trèfles....

 et plein de plantations ou semis mellifères en multiplication (labiées type romarins, lavandes, thyms, sauges) et annuelles porte-graines de bordures (sainfoin, nielle, nigelle, mélilot, bleuets, radis, moutardes, ...). Aussi si vous vous demandez pourquoi l'herbe pousse tant chez nous, dites-vous que c'est le banquet des grandes cousinades d'abeilles auxquelles on tient beaucoup et vous aussi, et qu'en laissant tout ça grainer, ça se multiplie et se diversifie, si, si !  Regardez-y donc de + près, c'est à surveiller. 

2023 est aussi l'année des 1ers litres d'huile de tournesol pressée par Frank sur sa superbe presse low-tech.  Elle est magnifiquement filtrée et décantée, d'un beau jaune soleil et d'un goût tout doux approuvé par tous les goûteurs. Le low-tech c'est génial mais ça ne va pas toujours vite, dans un système à notre échelle et vu d'ici, ça semble tout à fait adapté. À suivre.  Aussi avant de retrouver les prochains BIB (bag-in-box) d'huile de soleil de Frank, il faut encore patienter 7 ou 8 semaines....  eeeet oui !

Des projets et des trucs à raconter il y en a encore plein les tiroirs. On ne vous parle ni du jardin, ni des tomates, ni des patates (et pourtant !). On garde pour + tard les histoires de divers jus ....chuuutt ! Nous tairons aussi les jolies perspectives de petits ateliers de découverte ou de grande fête des blés... avant tout cela, il reste bien des chantiers !

Mais le petit marché de Casseneuil !! Si si, de lui on vous en parle ! et on essaie d'y être le dimanche avec des gourmandises et des boissons,  un petit coin pour se poser et discuter, café tisanes à prix libre !  Le + souvent possible, et quand le soleil brille 

Si vous êtes arrivés jusque là, alors merci ; et si vous ne devez retenir qu'une chose s'il vous plaît, c'est que : 

Chaque MARDI et JEUDI, jours du feu, nous pétrissons et façonnons à la main, du bon pain au LEVAIN pour vous offrir un aliment « vivant ». Et qu'il arrive tout chaud dans vos mains, dès la sortie du four de 16h30 à 19h30, RDV au fournil. 

2h de grand feu donnent au four sa t° à +300° pour cuire ce pain en 1 petite heure sur sa sole réfractaire.

C'est pourquoi dans notre humble système agricole en cours de re-création, la place de l’arbre est essentielle et pensée dans sa globalité : ressource en bois, en eau, en fourrage, en ombrage, en paillage… mais aussi et tout autant refuge de biodiversité, matière 1ère pour l’élaboration de préparations biostimulantes, « qui stimulent la vie » du sol, du végétal et de l’animal, dont l’humain.

Objectif : à notre petite échelle, cultiver un présent pour un futur où les générations d’après pourront (peut être) vivre et se nourrir... et surtout surtout ici et maintenant, regagner savoir-faire et pouvoir d'agir.

La vie est courte, mangeons de bons produits et prenons un dessert !  ;-)

AL & Frank, février 2024.

* "Blés anciens" ou "blés paysans" ou "population" ou "blés de pays" c'est-à-dire des variétés présentant de grandes diversité et variabilité génétiques, toujours sélectionnées et reproduites selon des méthodes naturelles par les cultivateurs eux-mêmes, puis échangées entre eux dans un objectif d'autonomie semencière. (et d'esthétisme aussi : ils sont hauts, généreux, souvent barbus et multicolores, de vraies beautés !!)